Connaissance de soi et relation à Dieu
Psychologie et théologie du bonheur

Une des principales motivations psychologiques de l’athéisme ou du manque d’engagement dans la vie de foi semble être la peur d’une dépendance infantile à l’égard de Dieu, qu’on se représente plus ou moins consciemment comme une mère ou un père imaginairement agrandis. Pour aider à faire différence entre une foi adulte et une croyance infantile, voici quelques ressources :

Un article d’Antoine Vergote

« Pour une foi adulte » (vient d’être mis en ligne)

Deux réflexions du psychiatre Philippe Jeammet

« L’essentiel de la liberté d’un individu dépend de sa capacité d’attendre. Or l’attente est un apprentissage qui résulte à la fois des capacités propres à l’enfant et de sa prise en compte progressive des limites que les adultes lui imposent pour le protéger, mais aussi l’insérer dans le groupe social. », (Ph. Jeammet, L’adolescence, coll. Réponses à 100 questions, Paris, Éditions Solar, 2002, p. 81)

« Alors qu’est ce qu’être adulte ? Plus qu’un état ne vaut-il pas mieux penser que c’est un mode de fonctionnement psychique. […] Autrement dit on fonctionne de façon plus ou moins adulte selon les individus, les circonstances, les moments de la vie. […] Deux critères s’imposent inévitablement pour qualifier ce fonctionnement adulte : une capacité d’autonomie et d’activité réflexive, c’est-à-dire une double possibilité de distanciation vis-à-vis des autres et de soi-même. Ces capacités supposent elles-mêmes d’être capable de différer les réponses et donc d’attendre et de se contenir suffisamment pour qu’une activité réflexive soit possible et que la réponse puisse être différée. […] Il s’agit donc là d’un travail d’intégration de ce qui vient du Ça, c’est-à-dire de l’enfance, et non pas de répression, ni nécessairement de satisfaction directe, mais bien d’intégration et de transformation. Le fonctionnement adulte résiderait ainsi dans cette capacité du Moi d’être au contact de ce qui demeure en chacun d’infantile (qui n’est pas nécessairement enfantin, mais est souvent ressenti ainsi par le Moi qui en a honte et le réprime), tout en s’adaptant à la réalité externe et avant tout à la présence d’autrui, certes notre semblable et auquel on peut s’identifier, mais radicalement autre c’est-à-dire porteur d’une subjectivité propre et d’une différence inaliénable. Le culte de la répression et de la maîtrise qui servait volontiers de référence préférentielle à ce que devrait être un état adulte dans son apogée, fait place à une conception plus dynamique que statique de la vie d’adulte. Un Moi adulte n’est pas nécessairement un Moi défensif ou rigidifié dans ses défenses de caractère ou ses identifications figées, mais un Moi capable de se laisser surprendre par les émergences de l’infantile, d’accueillir les élans internes comme les nouveautés venues de l’extérieur sans immédiatement se sentir submergé et se vivre menacé de débordement [… Sinon] le risque est grand […] de voir l’adulte se dessécher et se couper de ses racines pulsionnelles vivantes, nécessairement toujours liées à l’enfance, de façon certes plus ou moins déplacée, mais dont le lien à l’infantile garantit la vitalité. » (Ph. Jeammet, « Être adulte ou comment apprendre à gérer la place de l’infantile », Adolescence, 18/2 [2000]) 419-431, p. 426 s.)

Deux textes de J.-B. Lecuit

Un sur L’épreuve initiatique dans les rites et le cheminement chrétien (voir notamment p. 558 : « L’expérience bien concrète de la vie de foi, ainsi que les écrits spirituels – autobiographiques ou didactiques –, témoigne de la nécessité, pour une relation ajustée à Dieu, d’une transformation profonde des attentes infantiles à son égard : désir du “tout, tout de suite” ; attente d’interventions “magiques”, pièges du “donnant-donnant”, légalisme, etc. »)

Un autre sur Désir de Dieu et fantasme d’omnipotence

Partager l’article :

 

Recevoir les nouvelles