Dans cet article de 1978, difficile à trouver, Antoine Vergote montreVergote de manière très convaincante la validité de la psychanalyse comme science de l’homme.

Dans cet article, Vergote écrit notamment (paroles que les contempteurs de la psychanalyse, comme Michel Onfray, devraient méditer…) :

  • « la psychanalyse nous apprend à reconnaître la spécificité irréductible de l’existence humaine » (p. 28)
  • «comme science qui observe le psychisme, la psychanalyse combine l’artifice technique et la situation naturelle d’une expression par la parole spontanée adressée à l’écouteur. Cette combinaison originale fait de la psychanalyse une méthode expérimentale naturelle pour explorer ce qu’aucune autre méthode ne pourrait observer : la structure du psychisme et les effets de l’inconscient » (p. 29).
  • « L’écoute de la parole en libre association dans la situation analytique, constitue une technique d’observation originale et ses résultats ne sauraient pas être vérifiés ou falsifiés par d’autres procédés » (p. 29).
  • « ce n’est ni aux autres psychologues, ni aux analystes du langage ordinaire, ni aux phénoménologues qu’il appartient d’examiner la validité scientifique de la psychanalyse. Pareille tâche revient à l’épistémologue qui, en se plaçant à l’intérieur de la démarche psychanalytique, examine le rapport entre la préconception hypothétique, la mise en oeuvre de la technique qui s’en inspire, la collecte des observations, la construction des concepts théoriques interprétatifs, les nouvelles observations que ces dernières rendent possibles. Cet immense travail ne peut évidemment pas se faire en une heure de temps » (p. 29).
  • « les observations dans la science empirico-formelle sont répétables. On les reproduit à volonté. En psychanalyse, par contre, chaque observation est unique. On ne peut jamais reproduire artificiellement un enchaînement de représentations tel qu’il s’opère dans la libre association » (p. 30).
  • « l’auto-implication de l’analyste et du patient dans l’acte analytique élimine la possibilité de l’observation neutre qui correspondrait à l’idéal scientifique qui prend modèle sur les sciences empirico-formelles. Que faut-il en conclure ? Que par sa nature la psychanalyse ne peut jamais se constituer en science ? Personnellement, je répondrai que l’idéal de la connaissance scientifique est de mettre en œuvre une observation qui soit adéquate à son objet, et de construire ses concepts théoriques sur l’appui de cette observation appropriée. Or l’objet d’une science de l’homme, c’est l’homme tel qu’il est essentiellement : non pas l’objet d’un regard, mais le sujet d’une parole par laquelle il se dit. En mettant l’analysé dans une situation où sa seule tâche est de se dire et où son seul but est de se dire pour devenir lui-même, la psychanalyse observe l’extraordinaire pouvoir du passé sur le présent » (p. 32)