On trouvera ci-dessous :
- Des indications historiques d’Étienne Fouilloux et Agnès Desmazières sur les Études carmélitaines
- Certains articles de la revue
- Les tables de tous les volumes parus
- Une notice biographique sur Bruno de Jésus-Marie
- Un bref historique de la nouvelle série des Études carmélitaines
- Un bref historique des Journées de psychologie religieuse
- Les 25 ans de la revue
- Un bref historique de la fin de la revue
Indications historiques sur les Études carmélitaines
Extraits d’un article disponible en ligne Agnès Desmazières, « L’expérience mystique de saint Jean de la Croix à l’aune des sciences humaines », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, 2016/2 (N° 130), p. 59-75 :
Le Saint Jean de la Croix et le problème de l’expérience mystique de Baruzi, le Saint Jean de la Croix de Bruno de Jésus-Marie et les Journées de psychologie religieuse de 1937 et 1938, consacrées à l’expérience de la nuit mystique, représentent trois étapes majeures d’une redéfinition des rapports entre vérité scientifique et vérité religieuse dans le contexte de l’émergence des sciences humaines. Ce parcours révèle l’interpénétration croissante qui se fait jour, dans le domaine des études mystiques, entre science séculière et pensée religieuse (p. 61) […] Le dialogue entre théologie spirituelle et psychologie devient dès lors la marque de fabrique de la revue des carmes français. Cette rencontre est placée sous les auspices de Jean de la Croix en qui Bruno de Jésus-Marie voit un « clinicien » hors pair dont « jamais psychiatre sérieux ne critiquera » l’enseignement. Alors que la rencontre entre la psychologie spéculative de la Sorbonne et la mystique carmélitaine apparaissait vouée à l’échec, une ouverture se fait jour sur un nouveau terrain, celui de la psychologie pathologique. Les Études carmélitaines, soucieuses de purifier la mystique de ses excroissances extraordinaires douteuses, veillent à un meilleur discernement entre vraie et fausse mystique et appellent en renfort la psychologie et la psychiatrie. L’examen par Bruno de Jésus-Marie, à partir de sources inédites, du cas de Madeleine Lebouc, rendu célèbre par Pierre Janet, assoit la réputation scientifique de la revue. L’approche résolument critique de cette dernière à l’égard des phénomènes mystiques, qui s’exprime en particulier dans les enquêtes menées sur la stigmatisée bavaroise Thérèse Neumann ou sur les apparitions mariales de Beauraing en Belgique, suscite l’attention de nombre de scientifiques européens. L’entreprise trouve véritablement sa consécration avec le lancement, en 1935, des Journées de psychologie religieuse, qui réunissent chaque année au couvent des carmes d’Avon des philosophes, théologiens, psychologues et psychiatres, préoccupés par une étude interdisciplinaire de la mystique (p. 70)
Voir aussi Agnès Desmazières, L’inconscient au paradis, Comment les catholiques ont reçu la psychanalyse, Payot, 2011, p. 64-66 et 91-92.
Sur la renaissance des Études carmélitaines, voir Étienne Fouilloux, « Bruno de Jésus-Marie et les Études carmélitaines (1930-1939) », in Bernard Hours (dir.), Carmes et carmélites en France du 17e siècle à nos jours : a