Articles d’anthropologie théologique (2. Le péché originel)
L’homme et l’animal

Vergote« Le sacrement de pénitence et de réconciliation. Dimensions anthropologiques », Nouvelle Revue Théologique, 118/5 (1996), p. 653-670.

Dans cet excellent article, disponible en ligne, Antoine Vergote soutient que la théologie et la pratique pastorale n’ont pas suffisamment reconnu les dimensions anthropologiques du sacrement de réconciliation et sont donc en partie responsables de la perte de signification et du recul constatés à propos de ce sacrement. 

 Il compare la perte de signification du sacrement avec l’impressionnante propagation actuelle des psychothérapies.
 
 

Plan de l’article

 
I. – Dimensions anthropologiques, pénitence, réconciliation
II. – La conscience de la faute
III. – Devant Dieu, contre Dieu
IV. – Se confesser
V. – La pénitence
 

Quelques extraits

p. 652 : pour que ce sacrement soit une démarche vraie selon les critères psychologiques, il faut que la confession des péchés soit l’aboutissement d’un processus. Un rationalisme abstrait a pu donner à penser qu’il suffit d’un petit examen de conscience pour qu’on repère ses véritables péchés; ensuite que leur aveu dans la confession opère le changement de vie. Ainsi que je l’ai souligné, l’expérience des thérapeutes, des conseillers comme des auteurs de la grande littérature, nous instruit sur la tendance largement involontaire des humains à occulter, même à dénier leurs fautes. Dans une bonne thérapie, la suite des entretiens répétés et la conscience des souffrances psychologiques dans lesquelles on se trouve conduisent petit à petit à reconnaître ses fautes et ses illusions sur soi-même. L’aveu précipité dans la confession, sous la pression des sentiments de culpabilité, n’est même pas toujours psychologiquement bénéfique, car il est alors une sorte de conjuration religieuse des sentiments pénibles.
 
p. 657 : l’homme tend aussi à ne pas reconnaître sa faute, précisément parce qu’elle le blesse dans son amour-propre. Une des expériences récurrentes du thérapeute qui ne se fait pas perversement complice de ses patients ou consultants concerne la spontanéité avec laquelle les personnes méconnaissent une sérieuse faute et le travail sur eux-mêmes que demande la progressive reconnaissance de celle-ci.
 

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