Face à la critique freudienne de la religion (1)
Violences sexuelles dans l’Église catholique et psychologie (3)

Comment répondre à la critique de la religion par Freud [1], tout en admettant ce qu’elle peut avoir de pertinent ? Dans un article intitulé « L’épreuve initiatique dans les rites et le cheminement chrétien » on trouve des éléments de réponse complémentaires à ceux fournis dans le précédent article sur le sujet. L’auteur de ce site y explique comment l’idée que la foi ne serait qu’un refus infantile de la finitude est à relativiser par la prise en compte de l’épreuve initiatique qui structure le cheminement de foi et implique une profonde transformation de la personne et de son désir.

Consulter l’article « L’épreuve initiatique dans les rites et le cheminement chrétien »
(J.-B. Lecuit, dans Adolescence, 283/3 [2010] 545-561)

On y lit notamment :

[…] le soupçon et la critique [psychanalytiques] doivent être entendus, notamment en ce qu’ils portent sur des dérives, des illusions, des infantilismes toujours renaissants (certaines tendances ritualistes, dans le catholicisme contemporain, en seraient une bonne illustration).

[…] la nécessité, pour une relation ajustée à Dieu, d’une transformation profonde des attentes infantiles à son égard : désir du « tout, tout de suite », attente d’interventions « magiques », pièges du « donnant-donnant », légalisme, etc. […] Cela s’opère par une transformation progressive, faite d’illusions et de désillusions parfois cruelles, jamais achevée et parfois précocement avortée, en partie analogue au processus d’adolescence. Cela suppose notamment le consentement à une foi régulée par des médiations que l’on ne choisit pas, mais qui s’imposent avec leurs opacités, leurs pesanteurs. Un cheminement conditionné par l’histoire psychique de chacun, plus ou moins marquée par la pathologie et l’immaturité psychique. Entre autres défis, la foi comporte le renouvellement des conflits et rivalités concernant la figure paternelle et, de manière souvent moins aperçue, l’acceptation d’une dépendance envers Dieu qui s’affronte au désir d’autonomie, à la peur de la passivité, à la crainte de l’infantilisme.

[1] Sur la critique freudienne de la religion, voir les trois composantes de l’approche psychanalytique de la religion par Freud (p. 415-420 de L’Anthropologie théologique à la lumière de la psychanalyse)

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