Un article sur le passage du plaisir égoïste au plaisir de Dieu, selon Ruth Burrows (1923-2023), très importante figure spirituelle contemporaine, est gratuitement disponible en ligne jusqu’au 14 mars.
Pour en télécharger le fichier PDF, cliquer sur ce lien et, sur la page affichée, cliquer à nouveau sur le bouton « PDF »
Ruth Burrows a déjà été présentée sur ce site Théologie & Psychanalyse, car elle prend en compte l’inconscient dans sa pensée au sujet de la vie spirituelle. Voir à ce sujet :
- Les phénomènes mystiques, naturels ou surnaturels ?
- Inconscient et vie spirituelle, selon Ruth Burrows
Début de l’article (de l’auteur de ce site, dans la revue Christus) :
Mort au plaisir ! » Tel semble être le message de tant d’écrits spirituels valorisant la souffrance. À l’opposé, vivre pour le plaisir ne fait que renforcer l’égoïsme et les maux qui l’accompagnent. Entre ces écueils du dolorisme et de l’hédonisme, la foi chrétienne ouvre un chemin vers Celui qui nous appelle à vivre un plaisir dépassant infiniment toute attente spontanée : le bon plaisir qu’il est et veut être pour nous. Un plaisir d’une telle plénitude qu’il mérite par-dessus tout le beau nom de « joie » : joie « complète » qui fut celle de Jésus et qu’il veut nous communiquer (Jn 15, 11).
Une figure spirituelle pour aujourd’hui
Sur le chemin vers ce plaisir suprême, les saints sont de précieux guides. Toutefois, même ceux qui nous sont les plus proches par une vie spirituelle dépourvue de phénomènes extraordinaires – telle sainte Thérèse de Lisieux (1873-1897) – peuvent nous laisser l’amère impression d’un trop grand écart avec notre expérience. Pour nous sentir davantage entraînés, il nous faudrait le témoignage d’une personne qui, tout en ayant comme eux expérimenté le plaisir indicible de la plénitude de l’union à Dieu, ait en commun avec nous d’estimer le corps et la sexualité, de considérer le mariage comme une voie de sanctification de même valeur que la vie religieuse, d’avoir l’expérience du vieillissement, de vivre en notre époque de perte dramatique de crédibilité de l’Église et de son message, de prendre en compte l’approche historique de la Bible et de la Tradition, ainsi que la théologie contemporaine et la psychologie et, surtout, de connaître l’épreuve de l’absence de phénomènes mystiques, même sous la forme d’un simple sentiment de la présence et de l’amour de Dieu. Par chance, une grande figure spirituelle correspond à ce portrait : Ruth Burrows (1923-2023), autrice britannique encore peu connue dans les pays francophones, les traductions de quatre de sa douzaine d’ouvrages ne datant que de deux ou trois ans.
Un commentaire
Laisser un commentaire
Tri des articles par catégorie
Bonsoir,
D’abord, il est difficile de comprendre ce que vit intrinsèquement l’autrice à partir de ses mots. A vouloir verbaliser et écrire un vécu intime, nous l’expulsons encore plus vers le dedans et l’éloignons de l’autre extérieur. Ne perdons pas de vue que le psychanalyste écoute et interprète la libre association d’un discours, pas le contenu intérieur de celui-ci. C’est ainsi, nous ne savons pas faire autrement. L’essentiel est d’être clair avec cette réalité.
Ensuite, j’explore actuellement ma dimension interne par une autre voie que la religion et la psychanalyse, bien que j’ai commencé par celle-ci, ai poursuivi un temps par celle-là et conserve encore un sentiment religieux. Je reste agréablement surpris de constater qu’au-delà des siècles et des continents, de l’apparence des mots et des expressions, les cheminants sur la voie de l’interne disent fondamentalement la même chose ou presque. Alors, à partir de mon propre vécu, je pense, j’imagine comprendre ce que veut dire l’autrice. Toutefois, il persiste toujours cette indispensable part de mystère auquel nous ne pouvons pas avoir accès ; heureusement !
Enfin, il faut faire attention à l’emploi de termes tels que spiritualité, mystique, métaphysique. Leur contenu ne peut pleinement se comprendre qu’au-delà de la dualité dans laquelle ils sont enfermés. Il se révèle à partir d’une expérience directe, en face-à-face, en dehors du champ mental. Beaucoup de religieux et de psychanalystes se fourvoient en imaginant exposer dans un discours rationnel, logique, au sein de l’espace-temps de ce monde, ces registres de la conscience humaine. Je pourrai revenir sur ce sujet.
Attention encore en parlant de jouissance, car celle des mots qui s’imaginent détenteurs d’un savoir, tandis que chaque lettre le transforme, existe bel et bien. La vérité ne peut pas sortir de la bouche d’un homme.