Un robot thérapeute ?
Spécial nouvelle année 2018

À l’occasion de Noël, voici quelques textes à méditer :

– Des réflexions d’Antoine Vergote sur l’enfance spirituelle »

– Une page du journal La Croix sur le sens de Noël (avec des éléments de réflexion sur les vraies et fausses images de Dieu, y compris du point de vue psychanalytique)

– Un texte de Charles Gay, important auteur spirituel du XIXe siècle, sur le sens de Noël et de l’enfance spirituelle :

« ce n’est pas précisément aux choses voulues de Dieu qu’il faut s’abandonner d’abord, ni même, j’oserai le dire, aux volontés spéciales de Dieu. Ces choses peuvent être amères ; ces volontés peuvent sembler dures ; mais Dieu, notre bon Dieu, n’est ni dur ni amer : c’est en lui qu’il faut s’écouler, trépasser et se perdre ; c’est à lui, et à lui seul, qu’il s’agit de s’abandonner. Cela fait, on pourra beaucoup plus aisément rester livré à ses divers vouloirs, et à tout ce qui en sort pour nous d’extérieur et de pratique. L’enfant qui s’abandonne /370/ aux bras de sa mère, se livre par là même à tous les mouvements que sa mère trouvera bon qu’il fasse avec elle : ces mouvements, s’il les prévoyait, pourraient bien l’effrayer ; sa mère ne lui fait jamais peur.

Voyez donc Dieu tout seul, et tout le reste à travers lui. Dites-vous-le bien, c’est à Dieu même que vous avez affaire. Les yeux de la sagesse éternelle, les bras de la toute-puissance, les mains de la fidélité, le sein de l’amour, c’est à quoi très immédiatement l’abandon livre une âme. Est-ce fait pour épouvanter ? […/375/…] Dirai-je le dernier nom de ce bienheureux et sublime état ? C’est la vie des enfants de Dieu, c’est la sainte enfance spirituelle. Oh ! que cela est parfait ! plus parfait que l’amour des souffrances ; car rien n’immole tant l’homme que d’être sincèrement et paisiblement petit. L’orgueil est le premier des péchés capitaux : c’est le fond de toute concupiscence, et l’essence du venin que l’ancien serpent a coulé dans le monde. L’esprit d’enfance le tue bien plus sûrement que l’esprit de pénitence. L’homme se retrouve aisément quand il lutte avec la douleur ; il peut s’y croire grand, et s’y admirer lui-même ; s’il est vraiment enfant, l’amour-propre est désespéré. L’âpre rocher du calvaire offre encore quelque pâture à la vanité ; si dépouillé qu’il soit, c’est une montagne : à la crèche, tout le vieil homme meurt forcément d’inanition. Or, pressez ce béni mystère de Bethléem, pressez ce fruit de la sainte enfance, vous n’en ferez jamais sortir que l’abandon » (Charles Gay (1818-1892), De la Vie et des Vertus chrétiennes considérées dans l’état religieux, t. II, Poitiers – Paris, Henri Oudin, 1875, p. 369 s).

NB : à propos de ce passage, une des sœurs de sainte Thérèse de Lisieux (Pauline, Mère Agnès de Jésus) a déclaré lors du Procès apostolique de Thérèse (Le procès se déroule en 1915-1917. Thérèse est béatifiée en 1923, et canonisée en 1925) : « Elle se trouvait alors, sans le savoir, dans cet “état parfait” que décrit ainsi monseigneur Gay : “La sainte enfance spirituelle est un état plus parfait que l’amour des souffrances, car rien n’immole tant l’homme que d’être sincèrement et paisiblement petit.  L’esprit d’enfance tue l’orgueil bien plus sûrement que l’esprit de pénitence” » (voir à ce sujet »)

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